lundi 12 novembre 2012

Dossier spécial 2 jours au Festival International du Film de Rome 2012

Jour 2

Samedi soir au Festival de Rome avait lieu la présentation de trois films importants dans la sélection de cette année: d’abord Main dans la main de la française Valérie Donzelli, attendue au tournant après le succès colossal de la Guerre est déclarée en 2011 et présenté en compétition officielle, suivi du nouveau PJ Hogan, Mental, hors-competition puisque le réalisateur du Mariage de mon meilleur ami fait partie du Jury officiel. La soirée s’est achevée par la projection de Alì ha gli occhi azzurri (Ali a les yeux bleus), film du jeune réalisateur italien Claudio Giovannesi qui concourt pour une récompense dans la catégorie Opere prime e seconde qui récompense les meilleurs premiers films.
Snitch a pu assister à cette dernière séance de la soirée et vous donne son avis:

 
Dans une ambiance de liesse emmenée par une délégation italienne très en forme, l'équipe de Alì ha gli occhi azzurri a su ravir la salle en proposant un film aux thèmes très sociaux. Nader (Nader Sarhan), jeune italien de 16 ans ( qui en a au moins 4 de plus) et d'origine égyptienne ne parvient pas à se reconnaitre dans la religion que la société italienne lui impose: le christianisme, dont les icônes s'affichent de partout, ni dans la sienne, l'islam, qui lui interdit de se marier avec une italienne alors même qu'il vient de se fiancer avec sa petite amie Brigitte. Mis à la porte par une mère très religieuse, Nader va errer pendant une semaine à la recherche d'un endroit ou dormir allant jusqu'à passer la nuit sur la plage pour ne pas avoir à céder à sa mère. Alì ha gli occhi azzurri dresse alors le portrait pour la première fois porté à l'écran en Italie, de cette nouvelle communauté installée ici depuis une dizaine d'années seulement dont la culture est encore peu connue. Filmé caméra à l'épaule, cette fiction aux allures de documentaire allie légèreté, drôlerie et questions socio-religieuses avec brillo.


Cependant, grosse impression de déjà-vu pour un spectateur français, le thème de l'intégration des populations arabo-musulmanes étant traitée à longueur de temps dans nos médias. Pour moi, pas une grande originalité aussi bien dans le propos que dans la réalisation mais des acteurs convaincants -exception faite de l'âge qu'ils sont censés avoir - et un point de vue qui sort tout de même du lot. En effet, si les créations auxquelles on est habituées en France nous montre le rapport de cette population à leur religion et l'incompréhension de la société traditionnelle française à celle-ci, il est beaucoup plus rare de voir traiter également l'incompréhension des jeunes musulmans face à leur propre religion. Se pose alors la question de la laïcité, rarement discutée en Italie qui, pour nous "francesi", apparait comme une réponse évidente à un individu soulevant les mêmes questions que Nader: 

- "Pourquoi devrais-je supporter la vue d'un homme sur une croix ?
- C'est une question de respect des religions.
- Et ma religion à moi ?"


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